Ma petite enfance
Qu’on le veuille ou non, ma mémoire s’estompe avec le temps. Il m’est très difficile de garder des
souvenirs clairs de mes premières années. Il m’arrive parfois d’avoir des bribes d’images, des
sensations, l’impression de déjà vu, causé par un objet ou une personne qui me semble familier sans
trop me rappeler pourquoi. Ce que je retiens de cette période,
c’est d’être constamment déménagé, d’une ville à l’autre, d’un
quartier à l’autre, d’une école à l’autre. En tout, du primaire à
la fin du secondaire, j’ai fréquenté au bas mot une dizaine
d’écoles différentes. Grâce à cette vie “nomade”, j’ai appris à
m’adapter, à me faire rapidement des amis, à les perdre parfois
tout aussi rapidement et poursuivre mon chemin de petit
bonhomme sans en faire tout un plat. La solitude ne m’effraie
pas. J’aime bien travailler en solitaire. Pourtant j’aime bien la
compagnie et je ne me considère pas comme un introverti. Je
crois que cette enfance, qui fût heureuse, il me faut le souligner,
m’a aussi développé le goût du voyage, le goût d’explorer et la
facilité de vivre dans des pays étrangers sans me sentir déraciné
pour autant. Cette enfance fut en quelque sorte ma première
école en vue de devenir sans doute plus facilement un citoyen
du monde.
Je suis à né à Québec dans le quartier St-Sauveur. Pourtant, je me suis
retrouvé avec mes parents au Lac St-Jean à l’âge de un an. Je n‘ai donc aucun
souvenir de cette première année vécue dans la vieille capitale. Nous avons
vécu alors dans différentes villes autour du Lac (Alma, St-Félicien,
Roberval...) sur une période de 7 ans. Souvent je me dis que mon amour de la
mer provient sans doute du fait que j’ai passé ma petite enfance au bord de
cet immense mer intérieure qu’est le Lac St-Jean. Depuis l’âge adulte, je suis
un amoureux inconditionnel de la Gaspésie et je crois que mon enfance au
bord du Lac St-Jean n’y est pas étranger.
Un souvenir qui a impressionné ma mémoire durablement ont été ces icebergs
d’eau douce que l’on retrouvait échoués au début du printemps sur les rives
du Lac. Ces blocs de glace ne furent sans doute pas si énorme, mais étant tout petit, il me paraissaient
immenses.
Lors de mon 7e anniversaire en 1963 à Alma. Je ne sais pourquoi, ma mère
aimait me vêtir en veste à carreau avec noeud papillon et chemise, surtout
lors d’occasions spéciales. Une mode de l’époque sans doute. J’ai souvenir
d’avoir toujours été bien vêtu et propre. Ma mère prenait bien soin de moi.
J’avais six mois en juin 1957. Mes parents
habitaient alors sur la rue de La Ronde à St=Pascal
à Québec. On peut dire que j’étais un bébé très
bien nourri et très jovial. Mes parents m’ont fait
le cadeau d’une enfance très heureuse.
J’avais ici quatre ans en 1960,
vêtu d’un habit rouge en velours
avec le classique noeud papillon.
5 ans. Photo officielle de ma
1ère année scolaire en 1962.
À l’époque, il n’y avait pas
de maternelle, du moins je
n’en ai pas fait.