Origines	 						 Ancêtres Denis Gingras
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Artiste - Peintre Poète Explorateur Ingénieur Professeur Musicien

Pour savoir où l’on va, il faut connaître d’où l’on vient...

Comme vous pourrez le constater, j’ai des origines très hétéroclytes, française bien sûr, mais

aussi irlandaise, huronne et écossaise. Au fil des ans j’ai tenté de conserver les bribes

d’information qui me tombèrent sous la main afin de reconstruire le “puzzle” de mes origines.

Les Gingras 

Les 9 500 Gingras du Québec (il y en a près de 5000 aux États-Unis et plusieurs autres milliers partout dans le monde) descendent tous de Charles Gingreau, originaire de St-Michel-le-Cloucq, en Vendée. Je suis originaire de Québec. Pas surprenant. Plus d’un Gingras sur cinq habite la région de Québec. Deux frères Gingreau, devenu Gingras par la suite, franchirent l'Atlantique vers la lointaine Nouvelle- France à quatre ans d’intervalle. Ils sont les fils d'Hilaire Gingreau et de Françoise Saint-Lo, originaire de Saint-Michel-le-Cloucq, diocèse de La Rochelle, en Aunis, au Poitou (en Vendée). L'aîné des deux, Sébastien Gingras, né en 1637, fonde le premier un foyer le 17 novembre 1665 avec Marie-Geneviève Guillebourg, née en 1648, fille du sabotier percheron Charles Guillebourg et de Françoise Bigot. Ils s'établissent comme cultivateur à la Côte Saint-François-Xavier de Québec. Ils eurent cinq enfants, 2 fils, dont seulement 1 eut une descendance, et 3 filles. Cette lignée n’a pas eu de suite. Tous les descendants qui portent le nom de Gingras aujourd'hui, descendent du plus jeune des deux frères, Charles Gingras. Né en 1641, Charles arrive en Nouvelle-France, vers 1669 à l’âge de 28 ans en tant qu’engagé. Après avoir terminé ses "trente-six mois", temps qu’il devait donner à son "passeur" pour rembourser les frais de son voyage, il s’installe à Sillery, probablement chez son frère Sébastien. Le 22 septembre 1671, Jean Juchereau, sieur de Maur et seigneur du Cap Rouge, lui concède une terre de trois arpents de front, le long du fleuve St-Laurent, sur trente de profondeur, avec droits de chasse et de pêche. Le contrat fut signé devant le notaire Gilles Rageot, à Québec. En plus des conditions d’usage dans les seigneuries, Charles Gingras paya au seigneur les seize livres et six sol de cens et rentes que lui devait le premier concessionnaire de la terre, Jean Chénier, de qui il avait obtenu une promesse de vente le 19 juillet 1670. Le 22 septembre 1672, il obtint une continuation de sa terre par Jean Juchereau de Maur. Le contrat fut à nouveau signé devant le notaire Rageot. Charles s’est installé à Rivière-aux-Roches, sur la pointe Villeneuve qui se trouve en fait à St-Augustin de Desmaures. Il y construit une maison de pierre sur la terre ancestrale qui va demeurer dans la famille plus 300 ans, pour être cédée, en 1965, à l’Université Laval (Faculté d’agriculture). Les terres cédées à Charles correspondent à une bande de terrain d’environ 200m par 2 km faisant face au fleuve. On peut encore discerner aujourd’hui les ruines des fondations de la maison ancestrale et un monument à la mémoire de Charles. Le jeudi 17 octobre 1675, Charles Gingreau entre dans une famille notable du pays. En effet, il passe un contrat de mariage avec Françoise Amiot, fille de l'ancêtre Mathieu Amiot, sieur de Villeneuve et de Marie Miville. Charles a alors 34 ans et Françoise en a 15. Elle est née le 12 juillet 1660 à Québec. Le contrat fut passé devant le notaire Duquet. Le mariage fut béni le mardi 5 novembre1675, à la rivière aux Roches, par le missionnaire Cyprien Dufort. Un an après leur mariage, un premier garçon, Mathieu, venait au monde. Ils auront quatorze enfants, dont 9 garçons. Au recensement de 1681, on pouvait lire : "Seigneurie de Maur (St-Augustin) : Charles Gingreau, 40 ans; Françoise Amiot, sa femme, 24; enfants : Mathieu, 5, Jean, 3, Charles, 6 mois;1 fusil, 4 bêtes à cornes, 12 arpents en valeur". Après ce recensement, on pouvais lire Gingras sur les registres. L'ancêtre Charles Gingras passe toute sa vie sur sa terre de la seigneurie de Maure. Sans faire partie de la bourgeoisie, il semble posséder un bon renom car on le voit très souvent à titre de parrain ou témoin. Il décède le 7 janvier 1710, à St-Augustin de Desmaures, dans le compté de Portneuf à l’âge de 68 ans, un vieillard pour l’époque. Dans son acte de décès, le curé l’inscrit comme "bonhomme Gingras". Sa veuve Marie-Françoise Amiot n’a que 50 ans. Elle eu sa sépulture le 8 février 1736.  Lors de l’érection canonique de la paroisse Saint- Augustin, seigneurie de Maure ( aujourd’hui “de Desmaures”), les Gingras y demeuraient déjà depuis plus de 30 ans. Ils comptent donc parmi les pionniers de cette paroisse du diocèse de Québec. Au cours du 18e siècle, les Compagnie du Nord- Ouest et de la Baie d’Hudson fusionnent. Coureurs des bois, pelletiers et voyageurs canadiens français peuplent l’ouest du pays. Les colons s’unissent aux amérindiennes et donnent naissance à un nouveau peuple : les Métis. Un Gingras de Lanaudière est de ceux-là et s’installe à Rivière Rouge. Antoine Blanc, son fils, établit un important poste de traite de fourrures à St-Joseph ainsi qu’au Dakota du Nord et assure ainsi sa fortune. Il combat par la suite aux côtés de son ami Louis Riel pour défendre les droits des métis ; une rébellion qui permettra la création du Manitoba en 1870.     En 1888, son petit-fils, Antoine dit “Tony”, rêve devant la toute nouvelle patinoire de Saint-Boniface. Le Hockey se répand tout juste dans l’ouest du pays. À 12 ans, il se taille son bâton de hockey dans un petit arbre et découpe sa rondelle dans une balle de crosse en caoutchouc. En 1901, il remporte la Coupe Stanley face aux Shamrocks de Montréal. On dit que l'enthousiasme engendré à Montréal par ce joueur métis d'expression française a contribué à la création de l'équipe des Canadiens. On lui attribue également l'innovation d'un nouveau bâton de hockey plus moderne. Québec, le charpentier de navire Jean-Élie Gingras lance ses propres chantiers navals à Québec. Époque faste pour la capitale du Bas-Canada dont les rives du Saint-Laurent produiront plus de 1 500 bateaux entre 1800 et 1850. Pour plus d’information sur les origines de la famille Gingras, cliquez ici. Les Bégin  Jacques Bégin de Honfleur en Normandie s'est fixé à Lisieux en 1620 et fut père de Pierre Bégin qui se maria à Québec en 1668 et a eu une nombreuse postérité (dont mon grand-père et ma mère). J’ai également trouvé à Paris plusieurs mentions d'armoiries des Bégin en Normandie au XVI siècle. Les Bernier  La mère de ma mère est issue d’une famille importante française qui remonte à loin. Malgré la révolution française, j’ai pu dénicher quelques informations à Paris sur la famille de ma grand- mère: Geoffroy Bernier, fut bailli de Tourraine en 1249. En Normandie, Marie de Bernier et Paul Écuyer, seigneur de Sainte-Honorine firent enregistrer leur blason en Poitou en 1445 a Bressuire. La description du blason des Bernier datant du XVe siècle, je cite: “armes d'argent alias d'or, 3 fasces d'azur”. On retrouve plusieurs mentions d'armoiries des Berniers dans la Généralité de Tours en 1696. On retrouve également un enregistrement d'armoiries des Bernier à Saint-Maixent et à la Rochelle en 1696. C’est André Bernier, né à Niort, et Mathurin Bernier de la région de Luçon qui se fixèrent au Canada au 18e siècle. Je n’ai malheureusement pas connu ma grand-mère Bernier. Elle est décédée lorsque j’avais un an. Les Paquet  Ma grand-mère Maria Paquet Les Langhan  Mon arrière grand-mère (mère de ma grand-mère Paquet) était irlandaise. Les Cameron  Mon arrière grand-mère (mère de mon grand-père Gingras) était écossaise du clan des Cameron. Les Hurons-Wendat Mon arrière grand-mère (mère de ma grand-mère Bernier) était huronne-wendat de Lorette.       
Ma grand mère Yvonne Bernier en 1900 à l’âge de trois ans
Ma grand mère Yvonne Bernier et son chien vers 1954.
Ma fille Mélanie pose fièrement près de la stèle indiquant le lieu de la maison ancestrale qui fut construite en pierre par Charles Cingreau en 1671. Elle est de la 11è génération depuis celle de Charles.
Je pose fièrement près de la stèle indiquant le lieu de la maison ancestrale qui fut construite en pierre par Charles Cingreau en 1671. Je suis de la 10è génération depuis celle de Charles.
La terre ancestrale à St-Augustin de Desmaures, une riche terre agricole en bordure du fleuve. Elle a appartenu aux familles Gingras pendant 296 ans jusqu’en 1965. Le dernier propriétaire fut Rosario Gingras. La terre ancestrale fut ensuite cédée à la Faculté d’Agriculture de l’Université Laval. La maison plus que centenaire fut démolie. Quelle tristesse ! On ériga une stèle (voir photo) à l’emplacement de la maison ancestrale. Depuis mon premier passage il y a plus de 20 ans, les arbres ont poussé sur les ruines de la maison. Grâce à quelques pierres, on discerne à peine les traces de la fondation...
Mon arbre généalogique - Gingras
Le mariage de mon grand-père Paul-Émile Gingras avec ma grand-mère Maria Paquet en 1927. On peut y voir mes arrières grand-parents et mes grands-oncles. Les parents de Paul-Émile Gingras à gauche: Cyrille Gingras et sa femme Eugénie Langhan (irlandaise). Les parents de Maria Paquet à droite: Henri Paquet et Malvina Cameron (écossaisse). Sur la 2e rangée à l’extrême droite, on peut y voir notamment mon grand-oncle, le jeune Roland Gingras, médecin notable de Québec au début du XXe siècle, avec sa jeune femme Mathilde à sa gauche. Quand j’étais tout jeune, je me rappelle des soupers mémorables dans la vieille maison victorienne de “l’oncle Roland” sur la Grande Allée. J’ai conservé de lui une petite bibliothèque en bois et aussi quelques livres anciens, en particulier sa vieille grammaire allemande qu’il avait utilisée lors de ses études au Séminaire. C’est un peu grâce à lui que je me suis initié à l’Allemand étant jeune.
Père Écrivain
Emplacement (point rouge) de la stèle au 491 Chemin du Roy à St-Augustin de Desmaures. Le tracé en jaune indique la terre ancestrale de Charles Gingreau.
Dans son livre, Histoire générale de la musique, (1872), François Joseph Fétis explique, je cite: “La flûte phénicienne ou tyrienne, nommée gingra, gingras, ou gingrine, était petite et avait un son aigre et triste. Dans Ia fête funèbre des Phéniciens, en commémoration de Ia mort d' Adonis, ou Adonaï, c'était Ia gingrine qui accompagnait les adonidies ou chants tristes des prêtres à Ia procession de l'aphanisme (ou disparition), et cette flûte tyrienne ou sarranienne fut employée au même usage dans I'Asie Mineure, en Sicile et à Rome, après Ia destruction de Carthage. Festus nous apprend que le musicien qui jouait de cette flûte funèbre était appelé gingriator tibicen. Ce fut donc à cause de leur destination spéciales aux occasions de deuil, que les flûtes sarraniennes furent choisies pour Ia représentation des Adelphes, apres Ia mort de Paul~Émile.” Est-ce un hasard ou est-ce à dire que le nom de la famille subit au fil des siècles de nombreuses transformations et que son origine remonte au fin fond de l’antiquité ? Je me plais à imaginer qu’au Moyen-âge par exemple, où les gens étaient souvent nommés selon leur métier, un troubadour ou musicien itinérant, jouant de cette flute phénicienne quelque part dans un Bourg fut nommé le “Gingras” ou le “Gingreau” par les gens locaux à cause de l’instrument de musique dont il jouait... Nos lointains ancêtres auraient-ils été musiciens ? On peut aussi penser à la bombarde, cette flûte bretonne au son très nasillard, identique au principe des flûtes turques (zurna...) et qui fut importée du Moyent-Orient au temps des croisades. La gingrine (du latin gingrina) fut-elle également importée de cette ancienne région phénicienne du temps des croisades ? Enquête à suivre...

    Étymologie du mot GINGRAS

  

   Tout porte à croire que le nom initial de la famille en

Amérique fut Gingreau comme l’indiquent les

documents de l’époque de Charles. Toutefois d’un

point de vue étymologique, d’où origine le mot

Gingreau ou Gingras? J’ai découvert à Paris dans une

vieille édition de l’Encyclopédie Larousse (de 1860

environ)  une entrée curieuse sur la définition du mot

Gingras (cercle bleu) dont voici l’extrait:

Maison et poste de traite de Antoine Blanc Gingras en 1845  à Walhalla au Dakota du Nord
Au centre-droit mon arrièere-grand-père Bégin et mon arrière grand-mère à leur ferme de Lévis. Mon grand-père Bégin à l’extrême gauche à l’âge d’environ 10 ans (vers 1910).
De gauche à droite au fond, mon grand-père Bégin et ma grand-mère Bernier, mon oncle Philippe Bégin  et ma mère à l’âge de 14 ans (1943).