Mes recherches théoriques récentes dans le
domaine des arts peuvent se résumer en trois
domaines distincts:
1) Théorie des couleurs
Je me suis intéressé particulièrement aux
mélanges des couleurs en mode soustractif, i.e. la
perception des couleurs réfléchies par un mélange
de matières colorantes (pigments). Comme point de
départ, j’utilise le système de couleur développé par Munsell(1) pour décrire une couleur dans un espace à 3
dimensions (teinte, valeur, saturation). Sachant que certaines teintes primaires possèdent une valeur élevée
proche du blanc (ex. le jaune) alors que d’autres une valeur faible proche du noir (ex. le bleu), la question
est de savoir si un mélange de deux teintes primaires dauns une proportion Y donnera une teinte secondaire
dont la valeur résultante suivra la même proportion que le mélange. Selon mes expériences préliminaires en
atelier. Il semble que oui. À titre indicatif, on trouvera ici deux exemples de chartes en couleurs et en noir
et blanc respectivement. Si cela s’avère correct, cela signifie que la valeur d’un mélange suit une fondtion
approximativement linéaire des valeurs des matières colorantes initiales pour effectuer le mélange. Ainsi le
rouge qui a une valeur approximativement mitoyenne entre le blanc et le noir, possède également la même
valeur que le vert qui est issu du mélange du jaune et du bleu dont les valeurs initiales sont
approximativement de même distance par rapport à la valeur médiane (gris médian). On peut raisonner ainsi
de suite pour d’autres couleurs, sachant les valeurs des couleurs initiales sont connues. Notez qu’ici j’ignore
le vecteur saturation. Je suppose en effet que les couleurs utilisées pour les mélanges sont saturées.
Cependant, il est facile de tenir compte d’un ajout de blanc ou de noir à une teinte pure pour l’obtention de
la valeur de la couleur non-saturée. Une fois la valeur de la couleur non-saturée obtenue, le procédé
s’applique comme avec les couleurs pures.
2) “Évolutionnisme générationnel”
J’ai récemment développé un concept de l’art dans l’art ou d’ « évolutionnisme générationnel »,
fournissant un cadre formel qui permet de créer des oeuvres d’art à partir d’autres œuvres d’art. Cette
approche considère une oeuvre d’art initiale comme un univers en soi qui ne demande qu’à être exploré et
exploité davantage. Le concept tient également compte de l’échelle et des limites de la vision humaine.
L’oeil humain est incapable de discerner des objets dont la dimension (réelle ou apparente) est inférieure au
dizième de mm. Les oeuvres d’art sont conçues et réalisées selon une plage de dimensions “à l’échelle
humaine”. La technologie nous permet de dépasser ces limites (ex. microscope, télescope, lunettes, etc.)
pour l’exploration d’une euvre d’art. Les techniques numériques d’aujourd’hui nous facilite grandement la
tâche et permet de généraliser le concept. Vous voulez en savoir plus? Cliquez ici pour lire le document
détaillé.
Malgré que les tendances en arts actuels permettent une certaine forme de rationalisation de l’art, les
sciences en général et les mathématiques en particulier brillent encore par leur absence dans les activités
artistiques contemporaines. Curieusement, alors que la technique et les sciences sont appelées de plus en
plus dans certains domaines artistiques, notamment le cinéma ou les arts du spectacle, très peu ont tenté
de développer un rapprochement entre les mathématiques et la simple réalisation ou l’analyse d’un tableau.
Alors que la musique possède un langage très structuré et d’une syntaxe développée proche des
mathématiques, il n’existe pratiquement aucune tentative de rationaliser l’analyse et la réalisation d’un
tableau basées sur ses éléments picturaux. La définition même des éléments picturaux et de leurs attributs
demeurent à ce jour encore vague et imprécise. Tenant compte de la puissance de calcul des ordinateurs
d’aujourd’hui et des outils d’analyse et de traitement d’images à notre disposition, des efforts vers le
développement d’un langage pictural basé sur les mathématiques est non seulement possible mais surtout
souhaitable afin d’aller plus en avant dans le développement de la peinture. J’ai donc entrepris une
réflexion sur le sujet et tenter de développer des outils mathématiques permettant quantitativement
d’évaluer et de comparer les caractéristiques d’un tableau, tant du point de vue de la composition et des
propriétés spatiales du tableau que du point de vue de la couleur et de la lumière. Pour en savoir plus,
cliquez ici pour accéder au document détaillé.
Pour obtenir une idée de mes
expérimentations techniques, veuillez
consulter la sous-section “Techniques”.
(1) Voir le livre sur les systèmes des couleurs